L'HISTOIRE
L'ECOLE FULA FLUTE est une initiative du musicien Sylvain Leroux qui a, comme origine, son invention (brevetée) de la tambin chromatique. En ajoutant trois trous supplémentaires aux trois trous existant de l’instrument traditionnel (fula flûte), il l’a, au-delà de sa gamme phrygienne, rendu capable de s’adapter à n'importe quel style de musique. Cela a donné à Sylvain l'idée qu’il pourrait servir pour enseigner les fondements de la théorie musicale moderne aux enfants Guinéens.
À Conakry au début de l’année 2013, cherchant à mettre ses idées à l’épreuve, il fut recommandé au Centre Tyabala Théâtre de Guinée, un programme alternatif d'art dans l'enseignement en opération depuis 2009 qui offre des cours de théâtre et de musique ainsi qu'un curriculum élémentaire.
Le Centre a accueilli Sylvain et, pendant trois semaines, il a commencé à mettre ses idées en pratique. Les enfants sont immédiatement tombés sous le charme de la tambin, dont le son a une résonance profonde chez les Guinéens, et avec détermination, malgré les maux de tête associés à son apprentissage, ont persévéré.
Ce résultat a motivé Sylvain à recueillir les fonds nécessaires par l’entremise d’une initiative Kickstarter et, en 2014, il a passé quatre mois à travailler avec les élèves du Centre. En peu de temps, ceux- et celles-ci ont fait de grands progrès et appréciablement avancés dans l'alphabétisation musicale. Cela a culminé avec l'enregistrement d'un album/CD ("Les Enfants de Tyabala" sur Mulatta Records) accompagné d’un film documentaire.
Lors de la première du film, Gary Zaremba, un généreux auditeur, fut ému et a offert un soutien financier pour qu’un professeur de flûte traditionnelle puisse, pendant l'absence de Sylvain, poursuivre l’instruction de la flûte des enfants. Sylvain a pu, ainsi, recruter son maître, Mamadi Mansaré, vétéran des Ballets Africains et un des artistes les plus respectés de la Guinée qui a commencé à enseigner en 2015. Il a constaté avec bonheur que les élèves avaient soif d'apprendre car, depuis de nombreuses années, il assistait à une détérioration de la tradition de la flûte, et y a vu un espoir d’avenir. Depuis ce temps, Mamadi enseigne à chaque semaine.
En 2016, un nouveau professeur, Bouba Mbeng, fut recommandé à nous par notre bienfaitrice de longue date, Laura Jackson, et s’est joint à notre école. Grand percussionniste, chanteur, arrangeur et joueur de ngoni, il a une profonde connaissance de la musique traditionnelle doublée une âme douce et généreuse. Il a assidûment développé un lien de confiance avec les enfants et petit à petit, ils ont développé avec lui un jeu d’ensemble et un riche répertoire.
Pendant tout ce temps, le Centre Tyabala opérait dans un énorme hangar industriel reconverti en centre communautaire, partageant cet espace avec d'autres personnes et groupes: compagnies de danse, cours d'arts martiaux, imprimerie, storage, parking, etc. Cependant, à l'été 2016, l'État Guinéen, dans sa sagesse, a décidé de le transformer en un centre de formation de couture et avec seulement une semaine d’avis, a expulsé tout le monde. Notre école s'est retrouvée sur la place publique et, même si les cours de flûte et de percussions ont pu continuer, de nombreuses classes importantes durent être laissées de côté.
Consterné de cette situation, Sylvain a décidé d’agir et a mené une campagne d’urgence et, grâce à elle, les activités de Tyabala purent être relocalisées à proximité dans une maison de 4 pièces avec cour fermée située sur une rue calme.
Étant maintenant en sécurité dans notre nouvelle maison, un accent fut mis sur l'enseignement élémentaire : lecture, écriture, arithmétique, sciences sociales, éducation civique, etc. Les activité se tiennent de 8h30 à 17h30 avec des pauses de recréation et un lunch servi quotidiennement. De nouveaux élèves furent recrutés et le corps professoral s'est agrandi avec l'ajout de professeurs de solfège (Seydou Tanly), kora (Djamadi Kouyaté) et flûte peule (Baba Gallé Barry).
Les élèves sont souvent appelés à donner des concerts et pièces de théâtre et l’ajout de la tambin leur a donné un cachet spécial très apprécié de la communauté.
En 2019, nous reçument de nombreux visiteurs intéressants : de grands artistes de passage au Festival International de Jazz (FIZZ) dont la diva haïtienne Émeline Michel, le célèbre musicien et producteur malien Cheick Tidiane Seck et le percussionniste martiniquais Boris Reine-Adélaïde. Le Fula-flûtiste américain Thomas Vahle, qui était en tournée en Guinée avec Mory Kanté a passé quelques jours à enseigner aux élèves. Tous ces gens furent enchantés par ce qu'ils ont observé et vécu chez nous. En outre, le cinéaste américain Rich McKeown, est passé un jour et a filmé des cours et fait des interviews et avec cela ainsi que d’autres séquences que nous lui avons fourni, a monté un court-métrage intitulé, “ECOLE FULA FLUTE", qui fut par la suite choisi et primé dans de nombreux festivals de cinéma, dont le festival “Vues d'Afrique” de Montréal.
En 2019, un nouveau disque intitulé “TYABALA” (Mulatta Records 042), qui présente les résultats du merveilleux travail qui se fait chez nous, fut lancé et bien reçu de la critique.
2020 fut une année difficile : il y eut, bien sûr, la pandémie de la COVID, qui, bien qu'elle n'ait pas touché la Guinée autant que le reste du monde, les mesures de distanciation sociales qui furent imposées ont rendu la vie particulièrement durent pour les artistes.
En mars, c’est avec optimisme que nous tentâmes d'améliorer notre situation de logement devenue intenable et avons déménagé nos activités vers une nouvelle propriété plus loin de la ville dans une belle grande maison toute neuve, propre avec de beaux planchers carrelés, une cour fermée et un grand porche. Cependant, lorsque la saison des pluies est arrivée, nous fûmes dangereusement inondés et beaucoup d'équipements, costumes, vêtements, instruments, livres et fournitures furent endommagés, sans compter la frayeur vécue par ceux et celles qui dormaient dans la maison et ont dû, au milieu de la nuit, échapper en vitesse aux eaux qui engorgèrent la maison.
Par conséquent, nous avons dû déménager de nouveau encore plus loin en banlieue dans une maison bien construite, pas complètement finie mais spacieuse et sécurisé avec cour intérieure fermée située dans le quartier de Sonfonia.
En 2021, nous avons tenu notre premier concours et quatre de nos élèves, Aboubacar Soumah, Aboubacar Sidiki Camara, Abdoulaye Camara et Naby Youssouf Camara, furent octroyé le diplôme de l’école fula flute.
Ces derniers avaient déjà commencé à faire leur chemin sur le marché du travail auprès de compagnies et groupes professionnels et dans l’enseignement. Parmi eux, Abdoulaye Camara fut nommé flûtiste attitré aux Ballets Africains—la prestigieuse compagnie nationale qui dans les années cinquante a inspiré Miles Davis ainsi une génération d’artistes à travers le monde—succédant ainsi à Mamady Mansaré, son professeur. C'est un immense honneur et une merveilleuse récompense pour nous tous et la confirmation de notre démarche et de votre générosité, chères donatrices et donateurs.
Tel un tabouret qui a trois jambes, trois éléments soutiennent notre école : premièrement, l'implication des personnes qui la font vivre au quotidien : les élèves, professeurs, administrateurs et personnel de soutien (la plante); deuxièmement, le riche héritage culturel du pays (le sol); et troisièmement, la générosité de nos bienfaitrices et bienfaiteurs à travers le monde : vous (l'eau). Tant que ces éléments sont réunis, notre école s'épanouira. Alors, nous disons : « Nous sommes la plante, la Guinée est le sol et vous êtes l'eau.
Pour plus d'infos, veuillez visiter les liens suivants:
- Concert filmé "On est là!"
- Film documentaire "Les 14 ans de Tyabala"
- Article d'Afropop
- Court métrage "Ecole Fula Flute"
- Article du magazine Downbeat
- TYABALA CD
- Canal YouTube
- Article de Mondo Local
- "Les Enfants de Tyabala"—film
- "Les Enfants de Tyabala"—CD
- Projet Kickstarter 2013
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Ce projet est sponsorisé par l'organisme à but non lucratif Hibiscus.
Sylvain leroux, 601 East 11th Street #3B, New York, NY 10009